«Au-delà de la productivité, la qualité est un élément important de valorisation pour les céréaliers et une préoccupation majeure pour les collecteurs quels que soient les débouchés (export, alimentation animale, amidonnerie, minoterie…). Les attentes qualitatives sont centrées essentiellement autour de 3 critères : le poids spécifique, le taux de protéines et la qualité sanitaire avec l’absence de mycotoxines», précise Mehdi B. agriculteur multiplicateur à Mateur. «En fonction des céréales et des débouchés, d’autres critères qualitatifs sont à prendre en compte comme la viscosité ou le pouvoir enzymatique pour les orges brassicoles par exemple» ajoute-t-il. Cet agriculteur nous explique l’essentiel de son métier. «Véritable cheville ouvrière de la production, l’agriculteur multiplicateur produit les semences en relation avec les producteurs avant leur commercialisation. En charge de l’ensemble des interventions culturales sur la parcelle, notre savoir-faire, notre technicité et notre vigilance permettent de produire des semences de la meilleure qualité possible. En constante relation avec le technicien de production, nous participons également à la recherche variétale en remontant les informations techniques. La passion pour la technicité est une force de l’agriculteur multiplicateur. Le sens de l’observation et la rigueur sont également des qualités indispensables», précise Mehdi. Pour lui, «conduire une culture en multiplication requiert de la motivation et de très bonnes performances techniques. Les parcelles font l’objet d’un suivi régulier et d’une protection optimale, afin de répondre aux normes très sévères, tant sur le plan sanitaire que qualitatif». Mais si la qualité fait défaut, la responsabilité revient à certains agriculteurs qui, malgré le travail pointu qu’ils sont en train d’entreprendre, négligent parfois plusieurs critères importants comme par exemple changer de graines tous les 2 ou 3 années. «L’exploitation excessive de la même graine, semée plusieurs années de suite, la rend vulnérable. Il faut également veiller à ce que les semences soient bien traitées pour minimiser les risques de maladies à toutes les étapes de production et jusqu’au stockage. Il faut aussi arrêter de surexploiter les terres, car les semences ne doivent pas s’habituer au même sol. Tous les professionnels du domaine qui ne prennent pas en considération tous les bons critères de production, qui préfèrent la quantité à la qualité et qui ne pensent qu’à la rentabilité de leurs terres, doivent arrêter de produire des semences car ils contribuent largement à la détérioration de la qualité», témoigne l’agriculteur.
